«A mes débuts, j’ai écrit beaucoup de petites histoires, des nouvelles. Je me suis d’abord intéressé au théâtre, à la littérature et au cinéma. Je n’ai jamais imaginé que je deviendrais un jour photographe, quoique j’aie fait mes premières photos à l’âge de quinze ans. J’ai écrit avec la conviction que j’allais faire de la littérature, mais c’étaient des images qui prenaient forme sous ma plume.»
Ara Güler commence à observer le monde à travers son objectif dans les années cinquante. Ces nouvelles écrites à l’époque préfigurent le climat futur des photographies de l’artiste : quartiers des gens les plus humbles, déshérités, pêcheurs de Kumkapi...
On retrouvera ici dans sa jeunesse celui que l’on va surnommer «l’œil d’Istanbul». Le regard d’Ara Güler sur sa ville est un témoignage unique, un travail « d’historien visuel».
Fantasque et généreux, passionné et précis, le « prince du Leica » offre au lecteur de chacune de ces nouvelles un « arrêt sur images », instantanés de vie pittoresques et singuliers où la poésie affleure dans une sorte de «réalisme poétique», car dit-il, «la patrie, ce sont les souvenirs».
C’est ce recueil des nouvelles initialement publiées entre 1940 et 1960 qui est présenté ici dans sa traduction française, ponctuée des photographies emblématiques consacrées à Istanbul qui ont fait la célébrité de l’écrivain-photographe.