Tchamtchiants "Badmoutioun Hayots"

Պատմութիւն Հայոց սկգբանի աշխարհի մինչեւ տեան 1784
Ըստ աւանդելոց այլեայլ մատենագրաց

 

Tchamtiants "Badmoutioun Hayots"
Venise : imprimerie de Petros Valvaziani, pour la congrégation mékhitariste, 1784-1786. 3 tomes (803 ; 1060 ; 896-196 p.), illustrations gravées sur cuivre ; in-4°.
L'ouvrage porte la mention de sa publication sous le pontificat du Catholicos des Arméniens, Lucas (Lucas 1er d'Erzeroum, Catholicos de l'Eglise apostolique arménienne de 1780 à 1799).

 

Extrait du texte de R. H. Kevorkian, dans le catalogue de l'exposition "Le livre arménien de la Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora", pubié à l'occasion de l’exposition « Le livre arménien de le Renaissance aux Lumières : une culture en diaspora », Paris, Bibliothèque Mazarine, du 26 octobre au 30 novembre 2012

 

Cette Histoire d'Arménie du savant mékhitariste Mikaël Tchamtchian (ՄիքայէլՉամչեան, 1738-1829) constitue sans aucun doute l'un des aboutissements du projet intellectuel ambitieux initié par le fondateur de la congrégation arménienne de San Lazare, l'abbé Mékhithar de Sébaste (ՄխիթարՍեբաստացի). Outre la dimension massive de l'œuvre (plus de 2 500 pages), c'est en effet la démarche choisie qui mérite d'être soulignée : pour la première fois, un clerc savant écrit l'histoire arménienne en adoptant une méthodologie moderne, utilisant les sources les plus diverses, arméniennes, latines, grecques, etc., proposant une analyse relativement distanciée des événements tout en s'inscrivant dans la tradition historiographique arménienne : il lie pour cela l'histoire des Arméniens à celle de l'humanité en l'inscrivant dans la légitimité que confèrent à ses yeux les textes bibliques. Curieux mélange donc, qui fait d'abord la part belle aux livres de l'Ancien Testament pris au pied de la lettre, selon l'usage de ses prédécesseurs d’Arménie, pour ensuite passer à une histoire politique des Arméniens donnant une place centrale aux élites politiques et religieuses arméniennes, comme c'était devenu l'usage en Europe. De ce point de vue, l'auteur est dans la droite ligne de l'ambition mékhitariste : capter les acquis de la modernité européenne tout en valorisant l'héritage arménien.

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