Juillet 2016 - Les Remarques de l'Illustre Pèlerin, par François RIGORDI, jésuite (1609-1679)

Les Remarques de l'Illustre Pèlerin très curieuses et très importantes à la Géographie et à l'Histoire sacrée et prophane - Faites sur ses divers voyages de Syrie, Mésopotamie, Babylone, Assyrie, Susiene, Parthie, Perse, Carmanie, Bastriène, Hircanie, Médie, Arménie, Atropatie, Mer Caspienne, Tartarie et Moscovie. Dédiées au Grand génie de France.

Page de titre

Conversion de Tiridate

Editeur : André Olyer
Année : 1673
Imprimeur/Fabricant : A Lyon, chez André Olyer, rue Tupin, A la Providence
Description : 8 x 15 cm, Complet en deux tomes reliés en n volume in 12, 240 et 364 pp. suivies d'une table des matières de 16 pages + approbations

La partie sur l'Arménie occupe le Livre XI. Du voyage d'Arménie. pages 242-273
Introduction et 3 chapitres

Introduction de 4 pages
Chapitre I. De l'Arménie majeure
Section I. Des montagnes.
Section II. Des fleuves de l'Arménie majeure.
Chapitre II. Des trois Églises, & de Herevan.
Digression. De l'Arche de Noé, & du déluge.
Chapitre III. De Nakschivan.


François Rigordi, jésuite, né au Luc dans le Var en 1609, embarqua à Marseille en novembre 1643, parcourut l’Arménie, la Syrie, la Perse, l’Arabie et la Chaldée pour y prêcher la foi. Forcé de revenir en 1646, il y mit au jour la relation de son premier voyage en Perse, mais n’obtint pas l’autorisation de ses supérieurs de la publier. Dès que sa santé fut rétablie, il parcourut une seconde fois les états du Grand Mogol et les Indes. En 1643, il chapeauta un petit groupe de ses confrères en Perse à la recherche d’une autorisation pour établir un centre d’activités apostoliques à Ispahan. Il remonta le golfe persique par le détroit d’Ormuz et le port Banda-Abbas et obtint finalement du roi des Perses un diplôme en faveur de la Compagnie de Jésus. Au cours du retour de ce voyage mémorable, il passa par l’Asie et l’Europe de l’est, où il fut reçu à la cour de Pologne, avant de rejoindre l’Italie et la France.

Extrait du Dictionnaire de la Provence et du Comté-Venaissin, 1785

RIGORDI, (FRANÇOIS). D’une bonne & ancienne famille de Provence naquit au Luc le 15 Juillet 1609. Il passa les huit premières années de sa vie auprès de ses parents qui commencèrent à lui donner les premiers principes d'une excellente éducation. Il savait à cet âge non seulement tout ce qu'il fallait de latin pour commencer ses classes, mais encore assez de Géographie et d'Histoire pour répondre avec justesse à plusieurs questions qu'on lui faisait sur ces matières. On l'envoya à Aix où il eut l'avantage d'avoir de bons maitres qui, découvrant en lui du talent, n'oublièrent rien pour cultiver ses heureuses dispositions. Le jeune Rigordi persuadé qu'il ne pouvait donner de plus grandes marques de sa reconnaissance qu'en s'acquittant exactement de tous ses devoirs, n'en omettait aucun. Il fit les plus rapides progrès dans les Belles Lettres. Pour s'y perfectionner, il entra dans la Société des Jésuites le 10 Septembre 1626 dans la 17ème année de son âge. Après son noviciat, il enseigna les Humanités pendant six ans. Il profita du temps que sa classe lui laissait libre, pour apprendre le Grec, & connaitre à fond l'Histoire & la Géographie. Sa mémoire était si prodigieuse, qu'elle lui rendait présent tout ce qu'il avoir étudié, avec tant de netteté, qu'on eût dit qu'il savait par cœur tous les livres qui lui avaient passé par les mains. Aussi, peu de personnes étaient-elles plus en état que lui de parler des évènements extraordinaires & des Anecdotes curieuses, depuis la création du monde.
Pendant ses études de Théologie, il fit sa principale occupation de la lecture de l'Écriture Sainte & des Pères. Il se disposait ainsi à remplir avec honneur & avec fruit le projet qu'il avait d'aller porter dans des terres étrangères les lumières de la foi qu'on n'y connaissait pas. Il en demanda l'agrément à ses Supérieurs ; mais soit pour éprouver cette nouvelle vocation, soit parce qu'ils avoient besoin de lui, ils lui donnèrent une Chaire de Philosophie qu'il occupa pendant l'espace de deux ans avec approbation. Les bornes de son zèle étaient trop resserrées dans une classe ; le P. Rigordi n'avait pas abandonné son premier dessein, il revint à la charge auprès de ses Supérieurs dont il n'obtint qu'une partie de ce qu'il désirait avec tant d'ardeur. Il eut permission d'annoncer dans sa Province la parole de Dieu; il s'acquitta du Sacré ministère avec un zèle digne des Apôtres, pendant sept ans. Il avait le don de toucher les cœurs; cet avantage venait sans doute en partie de ce qu'il était lui-même si pénétré des vérités du Christianisme, qu'on l'a vu quelquefois, lorsqu'il en parlait dans les discours familiers, être transporté hors de lui-même, sans rien relâcher de la sévérité raisonnable que les Ministres de J. C. doivent avoir, il savait s'accommoder aux besoins & aux faiblesses des hommes.
Ce talent singulier de gagner les âmes détermina enfin ses Supérieurs à lui accorder la permission d'aller dans les Missions Étrangères. Il s'embarqua à Marseille, parcourut la Syrie, l’Arménie, la Perse & plusieurs autres pays barbares où il annonça avec des succès prodigieux la foi de J. C. Il traversa les déserts de l’Arabie, il prêcha dans la Caldée & semblable à l'Apôtre des Indes, il convertit à Dieu des peuples innombrables qu'il instruisit
Il établit une Maison de son Ordre à Zulphed , & se trouvant à Marseille où ses incommodités l'avaient forcé de revenir en 1640, il mit au jour la Relation de son premier voyage en Perse &c. Dès que sa santé se fut rétablie, il s'embarqua de nouveau, & parcourut pour la seconde fois les États du Grand Mogol, les Indes &c. &c. Sa vie dure & laborieuse l'ayant encore mis hors d'état de s'appliquer plus longtemps aux exercices d'un Missionnaire, il revint une seconde fois à Marseille, fut Supérieur de la Maison de Sainte Croix, & mourut dans celle de St. Jacques le 24 Février 1679, universellement regretté. Ses vertus chrétiennes & religieuses, son esprit supérieur, son rare talent pour annoncer la parole de Dieu, son humeur douce & gaie, fa tendre & en même-temps aimable dévotion, le rendaient digne des regrets qu'on lui donna.
Outre l'ouvrage dont nous avons fait mention, il en a composé deux autres. Le premier est intitulé: Les remarques de l’Illustre Pèlerin, très-curieuses & très-importantes à la Géographie & à l'Histoire Sacrée & Profane, tirées sur ses divers voyages de Syrie, Mésopotamie, Babylone, Assyrie, Susianne, Parthie, Médie, Arménie, Mer Caspienne, Tartarie, Moscovie. Lyon, 1673 in-12. Le second est imprimé sous ce titre : Peregrinationes Apostolicæ.On trouve dans les différents ouvrages du P. Rigordi, une variété d'évènements & de faits qui en rend la lecture très-amusante. Il n'avance rien qu'il n'ait vérifié lui-même, & l'on voit partout un caractère de vérité qu'on ne remarque que très-rarement dans les ouvrages des Voyageurs. (C. B.)

 

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